Évaluation de la condition physique par des mesures des muscles et de la couche de graisse
12-01-2023

Évaluation de la condition physique par des mesures des muscles et de la couche de graisse

Ce n'est qu'en mesurant que l'on peut savoir les besoins alimentaires des truies.

Des exigences très élevées sont imposées aux cochettes et aux truies. Elles doivent donc être amenées et maintenues en bon état.

Cette condition est généralement déterminée à vue, très occasionnellement la cochette est pesée, et parfois une mesure de l'épaisseur de graisse est effectuée, par exemple avec la jauge d'épaisseur du gras Renco.  

La réserve de graisse sous-cutanée et le muscle dorsal de la truie peuvent être divisés en 4 couches : 3 couches de bacon avec la couche de muscle en dessous. Un indicateur de graisse traditionnel ne détermine généralement que 2 des 3 couches de graisse, ce qui ne donne qu'une indication partielle de l'état de la truie. Cependant, il est important d'obtenir une image complète de la quantité totale de lard et de la quantité totale de muscle.

C'est pourquoi nous utilisons un appareil de numérisation Imago. Grâce aux ultrasons, les 3 couches lombaires et la couche musculaire sont mesurées avec précision. L'épaisseur de la couche de lard et celle de la couche musculaire sont des paramètres importants pour l'évaluation de la condition. La ration alimentaire et la composition des aliments doivent correspondre aux deux. L'alimentation basée simplement sur le poids (estimé) et l'épaisseur de la graisse appartient au passé. La truie moderne doit être nourrie en fonction de l'épaisseur du muscle et de l'épaisseur du lard, et ces informations ne peuvent être démontrées que par ces mesures.

 

* à gauche, d’une jauge d’épaisseur et à droit, image d’un appareil d’ultrasons Imago.

 

Alors pourquoi est-il si important de mesurer la quantité de muscle ?

 

Le plus important dans l'évaluation de la condition de la truie est l'évolution de la proportion de graisse mais surtout de la masse musculaire au cours du cycle. Dans des conditions idéales, la cochette démarre dans une bonne condition et devrait être capable de la maintenir. La jeune truie a besoin de protéines et d'énergie pour son entretien, sa croissance et le développement de ses porcelets. Au cours de la première gestation, l'objectif est de constituer des réserves car pendant la lactation, les besoins en protéines et en énergie sont supérieurs à ce qui peut être fourni par l'alimentation. Il est tout à fait normal que la truie puise dans ses réserves accumulées pendant cette période, mais elle ne doit pas surcharger son propre corps. Car après le sevrage, un nouveau cycle s'ensuit, où les réserves doivent à nouveau être constituées en fonction de la portée suivante.

Il est donc très important d’avoir un aperçu de la quantité de graisse et de muscle. 

À la fin de la gestation, une grande quantité de protéines est nécessaire tant pour le développement des porcelets que pour la formation d'un tissu de mamelle suffisant. Les truies qui perdent de la masse musculaire pendant cette période mobilisent souvent moins de protéines pour la mamelle. Cela peut naturellement conduire à un plus grand nombre de porcelets mort-nés et plus faibles, ainsi qu'à une baisse de la production de lait, en particulier dans la deuxième partie de la lactation, lorsque les porcelets boivent plus de lait et que la truie ne peut pas absorber suffisamment d'aliments pour cela. Cependant, les truies qui sont capables d'acquérir une masse musculaire supplémentaire en fin de gestation ont des porcelets plus vigoureux et sèvrent également des porcelets plus nombreux et plus lourds en moyenne. La couche de lard est importante en tant que réserve de nutriments pendant la lactation, mais les truies trop grasses doivent être évitées. En effet, on observe alors un processus de mise bas plus long avec des porcelets déjà plus faibles et des porcelets qui n'ont pas accès au colostrum.

Une fonte musculaire excessive pendant la période d'allaitement est également à éviter, car elle a des conséquences très néfastes, tant sur les porcelets à allaiter (modification de la composition du lait) que sur le cycle suivant (plus de retours, diminution des résultats de la portée suivante, ...). 

La dégradation des muscles au cours des deux phases expliquées entraîne également la formation de composés azotés qui peuvent avoir un effet néfaste sur le développement et la vitalité des porcelets. Et chaque gramme de muscle qui a été décomposé doit être restauré, ce qui nécessite des aliments supplémentaires...

Par conséquent, la quantité de muscle doit être contrôlée autant que possible pendant la phase de gestation, et une mesure est effectuée au jour 85 et au jour 115

Car ce n'est qu'en mesurant que l’on peut savoir les besoins alimentaires des truies.

 

* coupe du dos d’une truie